Madame la Présidente du CFBA, Messieurs les Présidents du CEB et du CEF,
 
Je ne sais pas quelle attention vous portez aux « réseaux sociaux » que j’assimile aux toilettes publiques d’une autre époque où chacun pouvait, sans respect pour les murs, écrire n’importe quoi sur n’importe qui sans se soucier des conséquences. La seule différence notable est la vitesse de diffusion et le nombre de personnes « échangeant » en affichant le plus souvent une totale incompétence dans le domaine où elles prétendent donner avis et leçons.
 
Mon ignorance de cette littérature facebook ne m’empêche pas d’en ressentir quelques relents au travers des courriers que vous adressez aux responsables de la CUNCA qui souhaitaient ne pas envoyer d’équipes pour représenter la France aux prochaines compétitions européennes en Serbie.
Avant tout je tiens à vous remercier pour la mesure des propos tenus qui ne portent ni insultes ni menaces mais simplement vos questions et interrogations légitimes, parfois assorties de conseils ou d’opinions personnelles respectables. Notez par ailleurs que des responsables d’autres clubs « Continentaux » saluent la position de la CUNCA qu’ils jugent « courageuse ».
 
Voici donc quelques explications et précisions pour comprendre cette décision forte.
 
1) Il ne s’agit pas d’une attaque de la France contre la Serbie en tant que nation !
Cela se voulait être un signal fort pour essayer d’obtenir qu’il soit mis fin par la FCI à l’acceptation de
pratiques « irrégulières ».
Il se trouve que la délocalisation par beaucoup de nations de leurs propres concours fait que ces
pratiques se déroulent…en Serbie et que l’organisateur local contribue à les faire perdurer, certes
avec l’accord tacite et l’admiration de certains participants qui eux aussi doivent y trouver « leur compte ».
2) Les jugements sont toujours sans appel. Il n’y a donc aucune critique de notre part à l’encontre de juges. Nous savons néanmoins qu’au sein des commissions FCI des propositions ont été faites pour faire évoluer les jurys et que l’organisateur Serbe offre d’accueillir de nouveaux juges pour les former.
Le « compliment retourné » par les Serbes : France 2018, Espagne 2019 n’a pas de sens à nos yeux.
3) Nous sommes interpelés par certaines pratiques d’organisation :
-Presque toutes les nations dépourvues de capacité à organiser chez elles font leurs concours nationaux en Serbie.
C’est ainsi que le calendrier des épreuves s’y déroulant s’allonge et vient perturber notre propre calendrier SCC. (dénoncer ce fait n’est pas « vouloir justifier notre décision », c’est ce qui la motive !)
-Des pratiques comme la constitution d’équipes avec des chiens non identifiés ou sans leurs pédigrées ne devraient pas être tolérées.
-Des changements de terrains en fonction de la nation du concurrent n’offrent pas l’indispensable
équité entre participants.
4) Notre démarche avait la même signification que celle de M. Silvio Marelli président de la commission FCI chiens Britanniques qui en mars 2019 affirmait qu’il fallait « ..adapter le règlement et veiller à suivre à l’avenir une ligne claire…qui nous permettra de venir à bout de tous nos problèmes… nous avons besoin de critiques constructives pour nous améliorer »
5) C’est aussi après avoir pris en compte les doléances et les nombreux comptes-rendus fournis par des participants à ces épreuves que nous avons cru devoir envoyer ce signal qu’aujourd’hui vous nous reprochez.
Il vous faut savoir :
-Que la France (comme l’Espagne) n’a pas plus de poids que n’importe lequel des « petits pays »
que la FCI a intégrés en son sein. Leurs souhaits et leur vote définissent les règles…
-Que les interventions de nos représentants ne peuvent pas influer sur les décisions collégiales.
-Que les répercussions en France de l’organisation de la cynophilie européenne n’émeuvent personne
6) L’offre technique faite par la Serbie est particulièrement séduisante : Terrains généralement bien pourvus en gibier
Coût de la vie avantageux Nombreuses épreuves « localisées » Possibilités d’entraîner
Un seul et même organisateur capable de régler tout problème
Le Rêve pour les présentateurs qui comparent ces conditions et celles qu’ils rencontrent en France et qui mettent facilement en accusation les responsables et bénévoles français.
 
7) La tentation d’un « boycott-alerte » ne date pas d’aujourd’hui et de très grands clubs (CEB ou CSA) l’ont déjà éprouvée ou appliquée par le passé…
Dans un passé récent la France n’a pas participé à un Championnat du monde organisé au Danemark parce que les chiens à queue coupée n’étaient pas acceptés. Les réactions et commentaires n’ont pas provoqué le même émoi qu’aujourd’hui …. sans doute que nos représentants « attachés à l’honneur de représenter la France » fréquentent peu le Danemark et n’y sont pas aussi présents qu’en Serbie !
Dans ce contexte où les comportements des uns deviennent « politiques » à la recherche de soutiens électoraux et où, même masqués par le drapeau tricolore, les intérêts économiques des autres demeurent déterminants, le rêve d’une cynophilie au service du seul Chien paraît bien utopique.
Alors les « y-a-qu’à », « ils auraient dû », « faudrait qu’on », resteront longtemps les formules de mise en accusation publique de ceux qui tentent quelque chose devant une situation dénoncée par tous.
La CUNCA a cru bien faire en manifestant son désaveu de certaines pratiques par une abstention lors des épreuves 2020.
Responsables de clubs de races, vous nous faites savoir qu’elle s’est trompée et, au nom des propriétaires qui « font présenter leurs chiens », vous demandez qu’une équipe de France soit présente en Serbie ce printemps. On dit que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, chacun peut donc espérer…
 
Une mise au point s’impose : contrairement à quelques affirmations, il n’a jamais été question de sacrifier les continentaux en acceptant une équipe de Grande Quête. Cette discipline, spécifique à tous égards, n’a jamais rencontré ni soulevé de problèmes où qu’elle se soit déroulée, pas plus en Serbie qu’ailleurs .
Ce n’est donc pas le pays où ont lieu les concours qui motivait notre décision mais l’organisation globale et locale qui relèvent l’une et l’autre des règles communes édictées par la FCI.
Faire naître le sentiment que la CUNCA mépriserait les races continentales est une idée totalement erronée,
même s’il est confortable de se poser en victimes pour lesquelles « l’Enfer c’est les Autres ».
 
Si, après consultation de ses membres, la CUNCA avait pris acte de son erreur d’interprétation d’une situation qui semble vous convenir, une équipe de France aurait été constituée pour votre satisfaction et celle des propriétaires des chiens retenus. Serait alors venu le temps des réclamations formulées cette fois par les propriétaires et les conducteurs des chiens qui n’auraient pas été intégrés dans l’équipe…mais il s’agit là de la routine !
 
Une majorité a confirmé le souhait de ne pas participer, exprimé le 29 Janvier, la décision prise ce même jour est donc maintenue et les raisons seront transmises aux instances de la FCI ainsi qu’à tous les participants à nos épreuves nationales.
 
Au nom de la CUNCA je vous prie, Madame et Messieurs, de croire au total et désintéressé dévouement de ses membres comme de son président.
Recevez l’assurance de mes sentiments très cordiaux.
 
Jean LASSANDRE
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